Manon (version chant-piano)
Auber (1856), Massenet (1884), Puccini (1893) – parmi les trois adaptations lyriques du chef d’œuvre de l’abbé Prévost, L’Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut, le version de Jules Massenet (1842-1912), composé sur un livret d’Henri Meilhac et de Philippe Gille, s’avère la plus fidèle à l’original : elle préserve l’ambivalence du personnage de Manon, tiraillée entre son passé de futile courtisane et son destin d’héroïne tragique, tout en soulignant l’innocence de son amant, confronté aux affres d’une éducation sentimentale inexorable. Le compositeur parvient à entrelacer le pastiche néo-classique et l’exaltation des sentiments, si caractéristique du post-romantisme, sans affaiblir pour autant la cohésion de l’œuvre. La fin de l’Acte V nous montre la jeune femme enchaînée, prête à mourir, mais transfigurée par l’élan tendre et désinteressé que lui inspire la présence du chevalier et confortée une dernière fois par le doux souvenir de leur idylle. La présente édition comprend la réduction complète de l’opéra Manon pour chant et piano, l’intégralité du livret ainsi qu’une notice historique, des extraits d’articles et une iconographie retraçant l’éclatant triomphe de sa création à l’Opéra-Comique, le 19 janvier 1884, que confirmèrent dans la foulée plusieurs reprises à Bruxelles, Amsterdam, Londres, Prague et New York.